Avec leur faible épaisseur avantageuse pour gagner de précieux m2, les isolants minces sont souvent présentés comme une véritable alternative à l’isolation conventionnelle. Mais s’agit-il d’un simple effet de mode ou l’efficacité est-elle vraiment au rendez-vous ? Pour y voir plus clair, nous vous aidons en détaillant les avantages et les caractéristiques de ces isolants nouvelle génération. Sans oublier des conseils pour réaliser une pose d’isolant mince favorable à une efficacité maximale.
Sommaire de la page
Qu’est-ce qu’un isolant mince ?
Les isolants minces sont également connus sous le nom de produits réfléchissants ou isolants multicouches. Sur le marché de l’isolation, ils occupent une place croissante depuis une dizaine d’années. Certains professionnels ne jurent que par eux, mais leurs performances font souvent l’objet de controverse. Afin d’y mettre fin, il est nécessaire de s’intéresser directement à la résistance thermique (coefficient thermique) de cet isolant.
D’un point de vue technique, l’isolant mince forme une sorte de sandwich. Il se compose d’un ensemble de matériaux isolants superposés, intégrés entre deux feuilles réfléchissantes. Parmi les matériaux isolants possibles, certains peuvent être constitués de mousse de polyéthylène avec bulles d’air, d’autres de mousses synthétiques ou encore de laines minérales.
La présence des films d’aluminium permet, quant à elle, de limiter grandement les échanges thermiques entre les différentes parois. Cet effet isolant est accentué grâce au rayonnement thermique réalisé par l’enveloppe externe réfléchissante.
Isolants minces : caractéristiques, avantages et inconvénients
Pour mieux comprendre le fonctionnement des isolants minces, il est nécessaire de s’intéresser aux avantages, aux inconvénients et aux caractéristiques techniques des IMR (isolants minces réfléchissants).
Quelles sont les caractéristiques d’un isolant mince ?
Initialement, les produits minces réfléchissants n’avaient pas de certification. Cependant, le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) a depuis accordé son label à certains isolants. Néanmoins, ces derniers ne sont pas reconnus comme isolant principal, mais plutôt comme un complément d’isolation.
De son côté, l’ADEME précise qu’une isolation de 2 cm d’isolant mince ne peut offrir une résistance thermique supérieure à 2 m².K/W. Les performances s’avèrent alors comparables à 6 cm d’épaisseur pour un isolant traditionnel.
Pour mieux comprendre cette caractéristique, il faut s’intéresser à la résistance thermique intrinsèque. Celle-ci détermine la capacité du produit à isoler de manière autonome.
D’une manière générale, les isolants minces réfléchissants disposent d’une épaisseur comprise entre 3 et 50 millimètres. La résistance thermique intrinsèque certifiée est de 0.25 m².K/W pour les produits les plus performants.
Par ailleurs, la conductivité thermique pour les meilleurs isolants minces s’établit à 0.033 W/m².K. Comparativement à la laine de verre (0.035 W/m².K ), le score est assez similaire.
Précisons également que la mise en œuvre de l’isolant mince est déterminante dans son efficacité. Ainsi, selon la pose avec une ou deux lames d’air plus ou moins conséquentes, et un isolant classique d’une épaisseur variable de 100 mm à 160 mm d’épaisseur, la résistance thermique obtenue peut s’établir à 4.8 ou 5.3 m².K/W. Une efficacité d’isolation qui correspond à celle obtenue avec 25 cm de laine de verre.
L’isolant mince présente donc une efficacité indéniable, mais qui demeure modeste par rapport au coût investi, en comparaison à celui dépensé pour un isolant classique.
Les avantages et inconvénients d’un isolant mince
La faible conductivité thermique des isolants minces prouve leur efficacité. Néanmoins, il est indispensable de les utiliser avec d’autres types d’isolants. Cette association se révèle nécessaire afin de satisfaire à la réglementation thermique.
Voici les avantages des isolants minces multicouches :
- Un complément d’isolation performant, notamment en prenant en considération la contrainte d’espace.
- De nombreuses configurations possibles (idéal isoler les zones difficiles d’accès ou atypiques : portes, combles).
- Une excellente résistance aux rongeurs et à l’humidité.
- L’absence d’émission de particules.
- Une pose simple et rapide (format de rouleau léger et souple).
- La présence d’un pare vapeur assurant une excellente efficacité pendant les périodes estivales.
- Une excellente résistance au feu.
- Une amélioration du confort thermique de l’habitation.
Mais aussi leurs inconvénients :
- Un coût de revient plus élevé par rapport à un isolant classique.
- L’impossibilité d’utiliser l’isolant mince sans combinaison avec d’autres isolants.
- La nécessité d’une vraie technicité professionnelle pour en tirer le meilleur parti lors de la pose.
- Une performance thermique inférieure par rapport aux réglementations RT 2012 pendant la période hivernale (déperditions de chaleur plus importantes qu’avec des isolants classiques).
- Une mauvaise isolation phonique.
Isolant mince : quelle efficacité thermique ?
Encore aujourd’hui, l’efficacité des isolants de faible épaisseur fait débat. Pourtant, il n’y a pas de doute à avoir et il suffit directement de se référer aux caractéristiques techniques du produit.
Comme vu précédemment, l’ADEME définit qu’une isolation d’isolant mince avec 2 cm d’épaisseur atteint une performance de 2 m².K/W. Partant de ce principe, cette résistance thermique demeure insuffisante afin de répondre, seuls, aux exigences réglementaires en vigueur en matière d’isolation.
Pour rappel, la résistance thermale minimale pour une isolation des combles est de 6 m².K/W. Plus la valeur de la résistance thermique « R » est importante, meilleure sera l’isolation. Néanmoins, ce paramètre ne doit pas être confondu avec la conductivité thermique. En effet, plus cette dernière sera basse, plus le matériau sera considéré comme isolant.
Concernant les isolants minces thermiques, ils disposent d’une faible épaisseur comprise entre quelques millimètres et quelques centimètres. Cette épaisseur reste relativement faible par rapport aux isolants classiques. En effet, ces derniers peuvent atteindre parfois 30 cm d’épaisseur, ce qui est le cas pour la laine de verre.
De ce fait, les isolants thermiques multicouches ne doivent pas être utilisés en tant qu’isolant principal. Mais ils conviennent parfaitement en complément d’isolation.
Comment choisir son isolant mince pour une réelle efficacité ?
Il s’avère, en effet, difficile de s’y retrouver entre les différents produits minces réfléchissants (PMR) commercialisés. Trois données se révèlent donc essentielles pour déterminer la qualité de l’isolant mince multicouche aluminium :
- Premièrement, il faut prendre en considération la nature des matériaux utilisés pour la constitution des différentes couches. Ils peuvent être d’origine synthétique, végétale, en fibres de bois, en polyéthylène à bulle ou en mousse souple. Or, la qualité des couches isolantes est essentielle, car il faut savoir que les calories migrent par rayonnement, par convection ou par conduction. Et c’est sur ce dernier critère que les isolants minces présentent des performances médiocres. Il s’agit donc de prêter particulièrement attention à choisir un isolant mince qui limitera les pertes de chaleur par conduction parmi tous les choix d’isolation thermique possibles.
- Le deuxième élément s’attarde cette fois-ci sur le nombre de couches intermédiaires. Les matériaux sont disposés en sandwich pour former une couche isolante. L’assemblage s’effectue par collage, par soudure ou par couture entre deux feuilles d’aluminium.
- Le dernier élément concerne la configuration et la qualité de pose de l’isolant mince. Le nombre de lames d’air est également à prendre en considération pour une bonne performance thermique.
N’oubliez pas non plus d’acquérir un isolant mince disposant de l’agrément technique européen. Si votre laine de verre ne possède pas d’anti vapeur, vérifiez que votre isolant mince en dispose. Enfin, assurez-vous également que le produit reste bien incombustible.
Pour quel projet choisir un isolant mince ?
L’utilisation d’un isolant mince ne s’improvise pas. Au contraire, son déploiement doit s’effectuer dans un cadre bien précis pour profiter de ses caractéristiques, tout en bénéficiant de performances thermiques suffisantes.
L’isolant mince en tant que complément d’isolation ou pare vapeur
Les produits réfléchissants minces sont de bons isolants. Mais, ils ne sont pas à utiliser seuls, mais plutôt en complément d’isolation.
Cependant, le PMR s’utilise fréquemment comme pare vapeur et renforcement d’isolation existante lorsqu’il est positionné du côté intérieur de la paroi. Afin d’éviter des performances dégradées, il est important de respecter scrupuleusement les consignes de pose. Une pose côté extérieur ou en sandwich d’un isolant mince peut, en effet, entraîner des risques de condensation et de détérioration des autres isolants ou de la charpente.
Peut-on utiliser l’isolant mince pour isoler un mur ou un toit ?
L’isolant thermique mince haute performance s’utilise parfaitement sur les murs. Grâce à leur faible épaisseur, ils améliorent les performances énergétiques du logement sans réduire les m2 de la surface habitable. Il n’y a donc aucune contrainte à l’utiliser dans toutes les pièces de l’habitation. Que ce soit en rénovation ou en neuf, l’isolant mince pour mur convient à tout type de logement.
Concernant l’isolation du toit, leur application est également possible. Les isolants minces servent alors à renforcer la résistance thermique de l’isolant déjà en place. Cependant, il faut veiller à la bonne application de l’isolant mince sous toiture pour que les performances soient au rendez-vous. La bonne configuration repose sur l’utilisation d’un parement intérieur, d’un isolant mince, d’une lame d’air, d’un isolant classique, d’un pare pluie et ensuite de l’ossature de toit.
Ainsi, avec l’isolant mince, l’efficacité est donc bien au rendez-vous, mais sous certaines conditions.
Prix des isolants minces au m2
Les isolants minces se révèlent plutôt onéreux. Les modèles certifiés affichent ainsi un prix semblable à celui de certains rouleaux ou panneaux isolants classiques, soit 13 euros le m2, pour une performance moindre. Ainsi, pour le même tarif, vous pouvez opter pour de la laine de verre de 200 à 300 mm présentant un R de 5 à 8 m2.K/W.
À noter : afin de bénéficier du meilleur rapport qualité-prix pour la pose de votre isolant mince, n’hésitez pas à solliciter plusieurs devis auprès des entreprises et artisans de votre région. Le recours à un professionnel vous assure, en effet, d’une pose qui exploite au mieux les performances de ce produit.
Aides financières pour isolant mince
Il s’avère possible d’obtenir des aides financières pour la pose d’isolants minces à condition de respecter certaines conditions :
- l’isolant mince doit bénéficier de la norme NF EN 16012+A1 pour les isolants réfléchissants selon le code général des impôts
- la résistance thermique de la zone isolée doit atteindre les exigences en vigueur
- la pose doit être réalisée par un professionnel RGE.
Ces conditions respectées, la pose d’isolant mince ouvre droit aux aides à la rénovation énergétique, parmi lesquelles : MaPrimeRénov’, les CEE (Certificats d’Économies d’énergie), la TVA à taux réduit.
0 commentaires