Quand on sait que l’on passe près de 80 % de son temps en intérieur et que l’air de nos logements serait 8 fois plus pollué que l’air extérieur, on comprend qu’améliorer la qualité de l’air intérieur constitue un défi de santé majeur. Matériaux de construction et de décoration, produits ménagers, appareils de chauffage… participent activement à la pollution de l’air intérieur d’un logement. Pourquoi est-ce important de s’inquiéter de l’air intérieur ? Comment améliorer la qualité de l’air intérieur de sa maison ? Voici 9 conseils à mettre en place pour profiter d’un air sain de manière durable.
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La qualité de l’air intérieur d’une maison, pourquoi est-elle importante ?
Même s’il s’avère difficile d’obtenir une définition unanime de cette expression, la qualité de l’air intérieur se définit avant tout par la quantité de polluants présents dans l’atmosphère ambiante et leurs effets sur la santé selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et selon l’OQAI (Observatoire de la qualité de l’air intérieur).
Parmi ces polluants, les plus connus sont les particules fines, composés organiques volatils, formaldéhydes, solvants, hydrocarbures, CO2, gaz toxiques… Autant d’éléments aux effets néfastes sur la respiration et la santé, en général, pouvant se traduire par des nausées, des irritations, de la fatigue et des maux de tête.
Pour les cas les plus extrêmes, des symptômes chroniques comme le développement d’allergies ou de l’asthme peuvent apparaître. Mais les risques ne s’arrêtent pas là, car plusieurs de ces éléments sont considérés comme cancérigènes.
Outre la pollution, un autre facteur intervient pour beaucoup dans la qualité de l’air intérieur : le taux d’humidité. En effet, un air trop sec ou trop humide aura également des répercussions sur la santé des occupants, ainsi que sur les menuiseries, les plafonds et les murs.
Quelles mesures prendre pour améliorer la qualité de l’air intérieur d’une maison ?
Une mauvaise qualité d’air intérieur n’est pas irrémédiable. Parmi les solutions à explorer tout particulièrement pour combattre cette situation : limiter les sources de pollution, assurer une bonne aération et ventilation de son logement, déshumidifier et assainir l’air intérieur.
Réduire les sources d’émission de polluants
Les sources de pollution sont omniprésentes dans un logement. Il convient donc d’en avoir conscience pour adopter de nouveaux réflexes afin de limiter leur présence dans nos intérieurs.
1. Privilégier les produits sans COV, étiquetés A+
Les peintures, papiers peints, revêtements de sols, faux plafonds, le mobilier de votre maison émettent des poussières, des fibres et composés organiques volatils (COV). Heureusement, il existe désormais l’obligation d’un étiquetage des matériaux de construction et de décoration sur le niveau d’émissions de polluants volatils. Afin de protéger les occupants d’une construction, il importe de choisir des matériaux classés A+.
Bon à savoir : des matériaux dépolluants ont fait leur apparition et ils se déclinent sur une gamme assez large comme le vitrage, la peinture, le béton et les plaques de plâtre. Ils se révèlent utiles pour améliorer la qualité de l’air en piégeant les particules nuisibles ou en procédant à leur destruction. Néanmoins, leur efficacité ne doit pas vous dispenser d’une bonne ventilation et aération.
2. Choisir des produits d’entretien avec soin
Les séances de ménage, si elles permettent de venir à bout de taches et de bactéries, peuvent fréquemment exposer les habitants du logement à des composants nuisibles. C’est-à-dire des COV toxiques. C’est notamment le cas des hydrocarbures et des solvants. Pour éviter une telle situation, il importe donc de lire scrupuleusement les étiquettes et de s’orienter vers les produits écolabellisés.
3. Limiter l’usage d’insecticides et de parfums d’ambiance
Pour vous débarrasser des insectes, les composés chimiques comme les insecticides sont efficaces. Malheureusement, la vaporisation répétée de ce type de produit nuit à la qualité de l’air. Certes, il ne s’agit pas d’interdire leur utilisation, mais de penser à ventiler correctement son logement.
La même prudence s’applique concernant les désodorisants intérieurs, car ils comprennent des parfums de synthèse et des huiles essentielles. On perd également l’habitude de faire brûler des bougies ou de l’encens, parce qu’ils libèrent également des substances nocives.
Remarque : si néanmoins vous souhaitez utiliser l’un ou plusieurs de ces produits, pensez à ouvrir vos fenêtres pour bien ventiler.
4. Faire entretenir régulièrement ses appareils à combustion
Un air sain implique d’entretenir correctement votre dispositif de chauffage, que ce soit une chaudière, un insert à bois ou un poêle à granulés. Parmi les réflexes à avoir : dépoussiérer vos appareils, aspirer leurs cendres (une fois éteint), faire réaliser un entretien annuel par un professionnel (chauffagiste, ramoneur…).
Assurer une aération et ventilation efficace de son logement
Une aération et ventilation de qualité font partie des piliers d’un air intérieur sain. Voici en détail comment procéder.
5. Aérer quotidiennement son intérieur
Afin de respirer un air intérieur de qualité, le réflexe essentiel à avoir consiste avant tout à aérer sa maison. L’idéal est d’aérer l’intégralité de votre logement en ouvrant vos fenêtres pendant 30 minutes minimum deux à trois fois par jour, même en hiver. Cette précaution suffit à évacuer l’air vicié, chargé de dioxyde de carbone, vers l’extérieur.
6. Ventiler efficacement son logement
Il s’agit ici de mettre en place une circulation permanente de l’air. Pour ce faire, on peut recourir à l’aération naturelle, grâce aux bouches d’aération situées en haut des fenêtres ou sur certains murs.
Néanmoins, rien ne remplace la ventilation mécanique contrôlée que vous connaissez sous le terme de VMC. Ce dispositif permet d’expulser efficacement l’air vicié de l’intérieur du logement et d’insuffler de l’air pur grâce à un système de ventilation électrique ajouté au logement.
Si vous disposez déjà d’une VMC, n’oubliez pas de procéder à son entretien régulier de cette ventilation pour assurer son bon fonctionnement. Si vous n’en avez pas encore, l’idéal est d’en faire installer une.
Remarque : une VMC doit aussi parfois être remplacée soit parce qu’elle est devenue vétuste soit pour améliorer ses performances. Vous pouvez alors choisir de remplacer une VMC simple flux par une VMC double flux. Cette technologie présente un double avantage : vous permettre de respirer un air sain, mais aussi vous permettre d’éviter les déperditions thermiques. Il existe aussi la VMC simple flux hygroréglable : son débit s’ajuste selon l’hygrométrie des pièces. Intéressant si votre logement souffre d’un excès d’humidité.
7. Installer une pompe à chaleur air-air
La PAC air-air réversible se révèle incontournable pour chauffer ou rafraîchir l’intérieur de son logement, selon la saison. Mais un autre effet de cet équipement consiste à améliorer la qualité de l’air intérieur, notamment en régulant son taux d’humidité.
En effet, si votre logement fait montre d’une humidité trop importante, une PAC air-air permet la déshumidification de l’atmosphère. Mais son efficacité se révèle tout aussi appréciable dans le cas contraire, c’est-à-dire lorsque l’air de votre logement se révèle trop sec, car la circulation de l’air permet d’augmenter de façon significative le taux d’humidité. Enfin, dotée d’un système de filtrage, une PAC parvient à purifier l’air.
Conseil : pensez toutefois à bien nettoyer les filtres de votre PAC air/air régulièrement et à les changer 2 fois par an, pour garantir un air sain dans votre logement !
Traquer l’humidité et assainir l’air intérieur
L’humidité fait également partie des éléments qui peuvent dégrader considérablement la qualité de l’air qu’on respire. Le point donc sur les précautions à suivre pour améliorer la qualité de l’air intérieur de son logement.
8. Veiller au taux d’hygrométrie de son logement
Si vous remarquez des moisissures sur les murs ou les plafonds de votre habitat, c’est le signe que la qualité de l’air ne demande qu’à être améliorée. Sans vous en rendre compte, vous avez un taux d’humidité beaucoup trop important. Résultat, c’est une source d’inconfort que vous subissez quotidiennement. Les moisissures se développent à cause de l’accumulation de la condensation.
Si vous ne faites rien, la prolifération peut être très rapide, que ce soient des micro-organismes ou des champignons nocifs pour la santé, provoquant arthrose, asthme, allergies ou rhumatismes. Le logement peut même devenir insalubre.
En temps normal, le taux d’humidité doit impérativement se situer entre 35 et 65 %. Si jamais vous remarquez un taux anormalement élevé, investir dans un déshumidificateur d’air se révèle alors pertinent. La fonction première de cet appareil est, en effet, de filtrer l’air dans le but de réduire le taux d’humidité.
À l’inverse, la présence d’un air trop sec se révèle aussi néfaste pour la santé. Dans une telle situation, il vous faut donc investir dans un humidificateur.
Conseil : pour éviter le développement de moisissures, l’aération et la ventilation s’avèrent essentielles. Par ailleurs, il convient aussi de renoncer à faire sécher son linge à l’intérieur. Que vous ayez besoin d’un déshumidificateur ou d’un humidificateur, ces appareils ne résolvent que ponctuellement tout problème de taux d’humidité. Il importe de s’attaquer rapidement à la source du problème : ventilation inappropriée, solution de chauffage problématique, isolation thermique de mauvaise qualité, pont thermique, problème d’étanchéité…
9. Purifier l’air intérieur
Une autre option consiste à adopter un purificateur d’air. En effet, cet équipement a pour fonction de capturer les particules polluantes présentes dans l’air et d’éliminer les mauvaises odeurs. Les modèles les plus efficaces parviennent même à analyser le taux d’humidité de l’air pour diffuser un air purifié présentant le taux d’humidité idéal.
Comment mesurer la qualité de l’air intérieur d’une maison ?
Les résultats de la qualité de l’air intérieur d’une maison peuvent surprendre. Afin de savoir à quoi s’attendre et intervenir si besoin, il importe d’effectuer des relevés du niveau de pollution intérieur. Pour ce faire, il existe dans le commerce des capteurs de qualité d’air. Ceux-ci peuvent afficher le taux de qualité d’air en continu, mais aussi indiquer le taux d’humidité, la concentration des polluants les plus répandus (CO2, COV, particules fines). Connectés aux smartphones, ces détecteurs peuvent être reliés avec la VMC afin de permettre l’accélération de l’extraction de l’air vicié.
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