À l’occasion d’infiltrations ou de dégâts des eaux qui touchent la toiture, le plafond, le plancher ou les cloisons, les isolants prennent souvent l’eau. Cette conséquence moins visible que la détérioration du parement ne doit cependant pas être négligée. Elle peut avoir des impacts sur la salubrité du logement et sur la performance thermique ou acoustique du matériau. Peut-on alors conserver son isolation ou doit-on impérativement la changer ? Quel prix prévoir en cas de changement d’isolation qui a pris l’eau ? Le point sur l’ensemble des travaux à prévoir, le budget, les conditions de prise en charge par les assurances et les aides financières éventuelles.
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Que faire de son isolant de cloison en cas de dégât des eaux ?
Qu’il soit dû au voisinage ou à un défaut d’étanchéité, un dégât des eaux a un impact sur le revêtement, mais aussi sur l’isolation qui a été mise en place au niveau de la zone concernée.
Quelles sont les conséquences de l’humidité sur un isolant ?
Si un isolant s’avère touché par l’humidité, il risque fort de subir diverses détériorations, comme le développement de moisissures.
De même, on constate une perte de performance d’isolation qu’il s’agisse d’un isolant thermique ou phonique. Un isolant perd le plus souvent environ 40 % de ses propriétés isolantes, suite à ce type de sinistre.
Il faut donc envisager de changer l’isolant qui a pris l’eau, car l’humidité qu’il contient alors peut entraîner des dégradations, en se répandant par capillarité à d’autres parois.
Ce cas est très fréquent avec :
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un isolant naturel
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un isolant en laine minérale
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une cloison alvéolaire en carton
En effet, ces isolants s’avèrent particulièrement sensibles à l’humidité.
Ce constat peut cependant être nuancé dans le cas d’une isolation par encollage. Si le dégât des eaux subi a été repéré et traité rapidement, il y a des chances pour que votre doublage collé soit peu endommagé. Vous pourrez alors procéder à un remplacement partiel, en conservant les panneaux qui n’ont pas été touchés par l’humidité.
Enfin, certains isolants résistent mieux à l’humidité que d’autres : c’est le cas de la laine de verre.
Afin d’éviter tout problème en cas de sinistre, vous pouvez donc opter, dès le départ, pour un matériau isolant qui résiste à l’eau comme les laines de verre. En effet, ces dernières disposent de deux points forts : un confort d’utilisation et une parfaite résistance à l’eau et au feu. Les isolants en laine de verre n’absorbent pas l’humidité ambiante et ne sont pas perméables à l’eau. De ce fait, une isolation en laine de verre qui a subi un dégât des eaux récupère toute sa performance après un temps de séchage suffisant.
Que faire pour son isolation en cas de cloison qui a pris l’eau ?
Votre cloison a pris l’eau ? Voici la conduite à tenir pour traiter au mieux le sinistre et bien mesurer son impact sur votre isolation.
Suite à un dégât des eaux, vos cloisons, plafonds ou isolants sur ossature peuvent être touchés. Il faut alors impérativement vérifier l’étendue des dégâts pour apporter une réponse appropriée.
Si, suite à un dégât des eaux, des plaques de plâtre ont été endommagées, il faut bien sûr les remplacer. Profitez alors de vos travaux de réfection pour installer des plaques hydrofugées dans les pièces dites « humides ». Elles ont l’avantage de présenter une très bonne résistance à l’eau et vous préserveront plus efficacement de nouveaux sinistres.
Au moment de l’intervention, profitez-en pour vérifier l’état de l’isolant en place, surtout si celui-ci est en laine minérale. En effet, si ce type d’isolant a été touché, il doit être remplacé en totalité. Il y a de fortes chances que les moisissures viennent à se développer et que les finitions se dégradent dans le temps. L’efficacité de l’isolation thermique s’avérera elle aussi fortement impactée.
Mais votre état des lieux ne doit pas s’arrêter là. Il convient aussi d’inspecter l’ossature métallique supportant l’isolant. Celle-ci s’avère tachée de rouille ? Dans ce cas, la structure est à remplacer totalement.
A contrario, vous pouvez laisser simplement sécher une ossature dépourvue de marques. Une fois cette étape menée à bien, vous pourrez ensuite y installer votre nouvel isolant, ou bien procéder au changement des plaques de plâtre sans risques de dégradations ultérieures.
Bon à savoir : votre assureur peut vous aider à dresser l’état des lieux de vos parois et isolants.
Prix détaillé du changement d’une isolation de cloison qui a pris l’eau
Types de travaux | Prix moyen |
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Démolition de cloison | 10 à 80 euros le m3 |
Assainissement de cloison | 30 à 50 euros le m2 |
Changement d’isolant | 3 à 50 euros le m2 (hors pose) |
Remplacement d’ossature et placo | 30 à 40 euros le m² (pose comprise) |
Préparation de mur et pose de peinture | 35 euros le m2 |
Décollage de papier peint | 8 à 12 euros le m2 |
Pose de papier peint | 15 à 25 euros le m2 |
Le tarif d’un tel sinistre est souvent loin d’être anodin. En effet, un dégât des eaux au niveau d’une cloison impose souvent de casser la dite cloison et de retirer l’isolation en place. Il convient alors de vérifier que le problème d’humidité a pris fin. Puis, il s’agit de nettoyer, de laisser sécher, et enfin de tout rénover.
Prix de changement de l’isolation qui a pris l’eau : la démolition des cloisons
Plusieurs critères influent sur le prix de la démolition d’une cloison, notamment :
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la dimension de l’ouverture à pratiquer : en partie ou en intégralité
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le matériau constitutif de la cloison : cloison de placoplâtre ou cloison maçonnée
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enfin, la complexité de l’intervention : la présence d’un réseau électrique ou de canalisations rendra ainsi la tâche plus difficile.
En fonction de ces paramètres, le prix d’une démolition de cloison peut ainsi osciller de 10 à 80 euros le m³.
N’oubliez pas de vous assurer que le devis du professionnel inclut bien l’évacuation des gravats. Cette prestation s’estime entre 30 à 50 euros le m3 de gravats, en fonction de la distance à parcourir jusqu’à la décharge.
Prix de changement de l’isolation qui a pris l’eau : le remplacement de l’isolant
Une fois la cloison ouverte ou cassée, au moins partiellement, il faut réaliser un état des lieux. Sachez que votre assureur peut vous aider dans cette tâche.
Vous devez vérifier que la fuite est bien terminée et que la source d’ infiltration est tarie.
Ensuite, il vous faut constater l’état de l’isolant. Selon l’intensité des dommages, il faut soit procéder au séchage, soit évacuer l’isolant afin de le changer.
En effet, si votre isolant est trop humide, il s’avère nécessaire de le remplacer. Plusieurs solutions s’offrent à vous : remplacer à l’identique ou en profiter pour choisir un isolant de cloison plus performant.
Vous avez dès lors la possibilité d’arrêter votre choix en fonctions de critères comme : la résistance thermique, la conductivité thermique, la performance d’isolation acoustique, la résistance à l’eau et au feu…
Le prix des isolants varie de 3 à 50 euros le m2 selon le matériau. Quant au prix de pose, il oscille de 45 à 60 euros l’heure. Ou de 15 à 50 euros le m2.
Afin d’obtenir le meilleur rapport qualité-prix, pensez à solliciter plusieurs devis des artisans de votre région !
Prix de changement de l’isolation qui a pris l’eau : le remplacement du support
Selon le type de cloison, il peut être nécessaire de changer la structure servant de support à la pose des plaques et de l’isolant : il peut s’agir d’une structure en bois ou d’une structure métallique.
Plus sensible aux effets de l’humidité, la structure en bois devra fréquemment être changée en cas d’une exposition à l’eau.
Si le dégât des eaux a longuement passé inaperçu, il se peut aussi qu’une ossature de cloison métallique ait connu des dégradations, avec l’apparition de rouille, par exemple. Dans ce cas, là encore, il faudra procéder à son remplacement.
Dans tous les cas, il faudra prévoir un prix compris entre 30 et 40 euros pour la pose d’une cloison placo, plaques de plâtre et ossature comprises (hors isolation).
Prix de changement de l’isolation qui a pris l’eau : le changement des autres matériaux
Si la cloison a été en partie cassée pour accéder au cœur du sinistre, il conviendra alors de prendre en compte le prix pour la reconstituer, afin d’établir le budget de son chantier de rénovation.
Selon les matériaux, le tarif ne se révélera pas le même.
En effet, on trouve parmi les cloisons les plus onéreuses celles conçues en bois, en brique ou en béton cellulaire pour lesquelles il faut compter 30 à 60 euros le m².
À l’inverse, le budget s’avérera moins dispendieux pour un remplacement de carreaux de plâtre ou de plaques de plâtre. Le montant de la fourniture s’élèvera alors entre 2 à 15 euros le m². Le prix d’une cloison en placo varie pour l’essentiel en fonction des propriétés des plaques utilisées. Si un BA 13 standard dispose d’un prix de vente oscillant entre 2 et 3 euros le m², vous trouverez du placo alvéolaire particulièrement léger à un tarif compris entre 8 et 15 euros le m².
Prix de changement de l’isolation qui a pris l’eau : les revêtements
Vous devrez à coup sûr refaire le revêtement d’un mur ou d’un plafond touché par un dégât des eaux. En effet, les taches provoquées par ce type de sinistre restent visibles, même lorsque le placo ou l’isolation ne sont pas à changer. Il faudra donc, idéalement, repeindre ou poser un nouveau papier peint, en fonction. Et quoi qu’il en soit, il conviendra au moins de traiter la surface avec un anti-moisissures pour que le ravalement perdure et que les marques ne réapparaissent pas.
Côté budget : pour l’assainissement d’un mur, comptez de 30 à 50 euros le m2. Concernant la préparation d’un mur et la pose de peinture, budgétisez environ 35 euros le m2, contre 50 à 60 euros le m2 pour un plafond.
Enfin, pour faire décoller du papier peint, prévoyez de 8 à 12 euros le m2, puis de 15 à 25 euros le m2 pour la pose du revêtement neuf.
Quelle prise en charge par l’assurance pour un dégât des eaux de cloison ?
Avant de contacter votre assureur, vous devez avant tout savoir si le problème provient de chez vous ou de chez un tiers (un voisin par exemple… ), car dans ce cas ce n’est pas votre assureur qu’il faut contacter.
De plus, si vous résidez en copropriété, il faut également déterminer si la fuite vient d’une partie privative ou de parties communes. Dans ce dernier cas, c’est le syndicat qui doit prendre en charge le dédommagement du sinistre.
Vous disposez d’un délai de 3 à 5 jours pour prévenir l’assurance en fonction de votre contrat, afin d’obtenir une prise en charge des travaux engagés.
Bon à savoir : Pour les catastrophes naturelles, le délai est porté à 10 jours.
Le montant du remboursement s’effectue sur les bases des cas les plus courants, franchise déduite (le montant de la franchise dépend du contrat). Pour une inondation, l’état de catastrophe naturelle facilite les démarches et les remboursements.
Pour bénéficier d’une prise en charge, vous devez être titulaire d’une d’assurance multirisques pour votre habitation. Si vous êtes propriétaire, elle couvre tous les dommages liés à la construction (fuite de canalisation, de toiture …). Si vous êtes locataire, elle permet de suppléer aux oublis comme celui d’un robinet laissé ouvert ou encore aux dégâts constatés sur le mobilier.
Attention : s’il est constaté que le matériel défectueux n’a pas été entretenu, l’assurance pourrait ne pas fonctionner. Si des dommages corporels s’ajoutent à ce sinistre, c’est l’assurance maladie qu’il vous faut contacter.
Quelles aides à l’isolation des murs par l’intérieur ?
L’isolation thermique des murs par l’intérieur est éligible à certaines aides financières.
Elles s’appliquent dans le cadre d’un dégât des eaux, comme dans le simple cadre de la rénovation de l’isolation. Ses coups de pouces se révèlent cependant soumis à conditions sur la performance de l’isolant, le montant total des travaux par m2 et la prise en charge des travaux par un professionnel RGE.
Voici les principales aides auxquelles vous pourrez prétendre :
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MaPrimeRénov’ : remplaçant le Crédit d’Impôt à la Transition Énergétique et l’aide de l’ANAH « Habiter Mieux Agilité », cette aide peut être sollicitée pour l’isolation des murs par l’intérieur. Soumise aux conditions évoquées ci-dessus, son montant varie de plus en fonction du lieu de résidence et des revenus du foyer fiscal. Comptez ainsi une aide d’environ 25 euros le m² pour des revenus très modestes contre 7 euros le m² pour des revenus élevés.
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les CEE (Chèques économie d’énergie) : ils s’élèvent de 21 à 42 euros le m2, selon les conditions de ressources du foyer.
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l’Éco-prêt à taux zéro : il permet de solliciter un prêt bancaire, sans intérêt, dans le cadre de travaux de rénovation thermique. L’emprunt est plafonné à 30 000 euros sur 15 ans.
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la TVA à taux réduit de 5,5 % : elle s’applique sur le matériel fourni et la prestation réalisée par un professionnel dans le cadre de travaux impliquant une rénovation énergétique.
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