Vous ne supportez plus les nuisances sonores dont vous êtes victime au sein de votre appartement ? Savez-vous que le bruit est une des principales nuisances des logements ? Cette situation concernerait même plus d’un Français sur deux. Heureusement, cette situation d’inconfort, voire de stress, n’est pas une fatalité. Il existe, en effet, plusieurs moyens de renforcer l’isolation phonique de son appartement. Le point sur les différentes solutions pour vous débarrasser définitivement du bruit.
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Pourquoi renforcer l’isolation phonique d’un appartement ?
Différents types de bruits peuvent perturber la tranquillité de vos intérieurs. Les experts les classent en 3 catégories :
- Les bruits aériens extérieurs et intérieurs
Ces bruits sont générés par le trafic qu’il soit routier, aérien ou encore ferroviaire. Si l’isolation s’avère insuffisante, ils peuvent traverser les cloisons et les huisseries puisqu’ils sont transmis par l’air.
Il peut aussi s’agir des échos d’une conversation ou de bruits de tous les jours (télévision, musique, appareils électroménagers…) qui passent d’une pièce à l’autre par les murs ou les planchers.
- Les bruits d’impact ou « solidiens »
Ces bruits concernent tout type de choc sur une paroi. Ils se transmettent par vibration. Les bruits de pas, les déplacements de meubles ou les chutes d’objets font partie de ces sons désagréables et impromptus qui peuvent venir troubler notre quotidien.
- Les bruits d’équipement
Ils sont produits par des équipements collectifs (ascenseur, chaudière, VMC…) ou individuels (volet roulant, robinetterie, appareils électroménagers…). Leur transmission peut être directe ou aérienne.
Comment fonctionne l’isolation phonique ?
Pour mettre en place une isolation phonique efficace d’appartement ou de maison, il faut désolidariser les parois. Cette action permet de stopper la propagation des bruits d’une surface à une autre, en intégrant une zone d’air immobile qui emprisonne les bruits.
Cette technique consiste à séparer les murs des planchers et des plafonds en employant des matériaux isolants.
L’isolation amortit ainsi les bruits et empêche leur diffusion par vibration.
L’isolation phonique fonctionne par la superposition de couches « en sandwich ». On alterne une couche lourde, un matériau absorbant et une seconde couche lourde. Le matériau intermédiaire absorbe alors les bruits qu’il intercepte.
Plus le matériau constituant les couches lourdes sera lourd, meilleures seront ses capacités d’isolation phonique.
Réaliser un diagnostic phonique
Un diagnostic phonique permet d’identifier précisément le type de nuisances sonores dont vous êtes victime, mais aussi de quantifier leur intensité, calculée en décibels. Cette analyse se révèle fondamentale dans la mise en place d’un projet de performance phonique et acoustique.
Pour mener à bien cette expertise, vous devrez contacter un professionnel du son, nommé acousticien. Il sondera alors vos murs, vos sols, vos plafonds, vos menuiseries, et placera des capteurs dans votre logement. À la suite de son examen, il s’avérera capable de vous conseiller la procédure la plus à même d’améliorer votre ambiance sonore. Il pourra notamment vous guider vers le type d’isolant le plus adapté. Son diagnostic n’excédera jamais 700 euros.
Ces professionnels peuvent notamment bénéficier d’une certification CERQUAL de l’organisme Qualitel, qui propose un diagnostic acoustique simplifié, dans le cadre de ses missions d’amélioration de la qualité de l’habitat.
Selon le type de nuisance subie, vous aurez la possibilité de faire déterminer le nombre de décibels à atténuer.
Si votre l’immeuble se trouve à proximité d’une gare ou d’une route fréquentée, les nuisances subies seront ainsi de l’ordre de 80 dB. À proximité d’un aéroport, elles peuvent aller jusqu’à 140 dB, soit le niveau sonore d’un avion au décollage.
Le niveau des bruits courants (conversation, électroménager en fonctionnement …) est, quant à lui, compris entre 20 et 60 dB.
Quelle réglementation phonique pour les immeubles ?
Les bâtiments d’habitation construits après 1970 doivent se soumettre à un certain nombre de normes acoustiques plus ou moins exigeantes. Et ce, en fonction de leur date de construction. Ces normes concernent tant l’isolation aux bruits extérieurs, qu’aux bruits intérieurs, mais aussi aux bruits d’impact.
Depuis 2013, la remise d’une attestation de prise en compte de la réglementation acoustique doit être délivrée par le maître d’ouvrage à l’achèvement de travaux de construction d’un bâtiment.
Des solutions pour renforcer l’isolation phonique d’un appartement
Selon le type d’immeuble et de logement, vous pourrez envisager plusieurs solutions pour mettre fin aux nuisances phoniques subies.
Dans le cas d’une construction récente, vous pouvez ainsi faire jouer la « garantie de parfait achèvement ». Elle stipule que le vendeur ou le promoteur immobilier est garant de la conformité du bâtiment par rapport au contrat et aux normes en vigueur. Elle permet donc au premier occupant de pouvoir se retourner contre le vendeur ou le promoteur en cas de défaut d’isolation phonique d’un appartement, dans un délai d’un an.
Dans le cas où le bâtiment ancien, après concertation avec le syndic de copropriété, il s’avère souvent possible de mettre en œuvre des travaux de rénovation prévoyant une amélioration de l’isolation phonique. En l’absence de consensus ou pour une gêne individuelle, des travaux spécifiques à un appartement peuvent aussi être envisagés.
Selon votre budget et l’ampleur du problème, différentes options pourront répondre à votre problématique de pollution sonore.
Isoler les murs
Concernant vos murs, vous pourrez ainsi vous attaquer aux cloisons intérieures ou aux murs mitoyens en fonction de l’origine de la gêne.
Pour cloisons intérieures
Ces solutions exigent une faible épaisseur (50 mm) pour limiter la perte de surface habitable et ne conviennent qu’aux nuisances faibles. Elles consistent en :
- une peinture anti-bruit sur sous-couche insonorisante, qui offre une protection allant de 3 à 15 dB.
- des plaques d’isolation phonique, offrant quant à elles une protection pouvant atteindre 15 dB.
Pour murs mitoyens
Vos voisins sont la source du problème ? Il faut opter pour une solution plus efficace qui requiert une épaisseur un peu plus conséquente que la précédente (70 mm). Vous pouvez alors opter pour :
- une isolation phonique sur ossature métallique : couche d’isolant insérée entre 2 plaques de plâtre
- une isolation par contre-cloison.
La protection est d’environ 20 dB.
Isoler le plafond
C’est la solution à privilégier pour réduire les bruits de l’étage supérieur – talons, enfants, ou bruits aériens.
La solution classique consiste en la pose d’un isolant à base de laine de verre ou de roche, ou mieux de mousse polyuréthane bien plus performante.
Quel que soit le matériau isolant retenu, cette méthode impose une perte de hauteur sous-plafond d’une dizaine de centimètres.
Les solutions les plus performantes consistent en la création d’un faux plafond ou, encore mieux, dans la pose d’une ossature longue portée ou de suspentes anti-vibrations. Le coût s’élève alors au moins à 20 euros du m² pour réaliser ce type d’isolation.
Pour vos travaux d’isolation phonique de murs, de plafonds ou de planchers, le recours à des artisans facilitera la mise en place de la solution de manière la plus rapide et efficace. Pensez à comparer les devis pour opérer votre choix et obtenir votre isolation phonique au meilleur prix.
Changer les menuiseries
Pour se prémunir des bruits extérieurs, comme ceux produits par la circulation, ou des travaux, une bonne option consiste alors à choisir de remplacer vos anciennes fenêtres par des fenêtres neuves. Cette réalisation permet, par ailleurs, d’améliorer simultanément les performances thermiques de votre logement.
Remplacer les fenêtres
Voici plusieurs éléments auxquels vous devez, cependant, prêter attention :
- le type d’ouverture : à la française plutôt que coulissante. Les fenêtres à la française offrent de nombreux avantages. Peu encombrantes, faciles à installer, en construction comme en rénovation, elles permettent une ouverture, très large, qui se fait vers l’intérieur. L’air circule mieux, l’entretien est plus facile que sur les montants coulissants ou oscillo-battants. Par ailleurs, elles offrent une meilleure isolation tant au niveau phonique que thermique.
- le type de vitrage : un vitrage à isolation renforcé s’avère plus efficace pour mettre un terme aux nuisances sonores. Cependant, il faut savoir qu’un double vitrage de qualité peut se révéler plus performant qu’un triple vitrage. À éviter : le simple vitrage.
- l’épaisseur des deux vitrages : cette donnée impacte directement les performances acoustique et thermique. Pour une isolation renforcée, prévoir une lame d’air suffisante et des verres d’épaisseurs différentes.
- le châssis : il faut privilégier sa qualité. Comme il doit supporter le poids de tout l’ouvrage, sa fonction est donc essentielle.
Bon à savoir : le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) a conçu « Acotherm », un label de certification thermique et acoustique, pour éclairer le choix des consommateurs. Au niveau acoustique, les menuiseries sont labellisées avec un classement allant de AC1 à AC4. Ce qui correspond à un affaiblissement acoustique des bruits extérieurs de 28 dB (AC1), tandis qu’un classement AC4 implique une atténuation maximale de 40 dB. Ce calcul tient compte de la présence ou non d’une entrée d’air.
Remplacer les portes
Si le bruit provient des parties communes de l’immeuble, des escaliers ou du palier, optez pour un changement ou calfeutrage de votre porte d’entrée. Il existe des portes dites acoustiques permettant de réduire considérablement ce type de nuisance sonore.
Elles sont souvent en aluminium ou en acier, certaines portes sont à double paroi.
Pour tous vos travaux d’huisseries, pensez à contacter un artisan menuisier qui saura vous conseiller. Pensez à solliciter différents devis pour bénéficier de la meilleure prestation au meilleur prix.
Renforcer l’étanchéité des fenêtres et portes existantes
Si le changement de fenêtre est impossible, l’autre option consiste à renforcer l’étanchéité à l’air des fenêtres et portes existantes. La clef d’une meilleure isolation phonique pour vos fenêtres.
Cette solution peut se mettre en œuvre par l’installation de nouveaux joints en remplacement des anciens au niveau du dormant de la fenêtre. Il existe plusieurs types de joints en caoutchouc ou en silicone.
Les premiers, autocollants, s’installent sur un dormant propre et sec. En évitant les jours et en prêtant une attention particulière aux angles. Ils offrent un bon rapport qualité/prix. En revanche, les joints en silicone, s’installent au pistolet. Cette pratique peut vite s’avérer compliquée et coûteuse. Toutefois, le silicone reste un bon isolant thermique et phonique offrant une bonne résistance aux intempéries.
Concernant votre porte d’entrée, en attendant de procéder à un éventuel changement, prenez soin de vérifier l’état du vantail : comblez les fissures, changez les joints et ajoutez un joint balai au bas de la porte.
Autre option : calfeutrer votre porte avec des rideaux anti-bruit ou des rideaux acoustiques. Éléments de décoration, ils vont bloquer le bruit extérieur, l’empêchant d’entrer. Les réductions de bruit ainsi obtenues vont de 5 à 18 dB.
Vous pouvez aussi capitonner votre porte avec des kits commercialisés prêts-à-poser ou avec des matériaux isolants de faible épaisseur (lambris de bois, plaques de liège).
Cependant, il est impératif de prévoir un système de renouvellement d’air intérieur. Car le renforcement de l’étanchéité peut le rendre difficile. Vous devrez donc mettre en place des entrées d’air acoustiques au niveau de la partie haute des fenêtres ou des caissons de volets roulants, comme au niveau de vos VMC.
Éviter les phénomènes de résonance et de réverbération
Parfois, il s’avère nécessaire de réduire ou de corriger la propagation des sons au sein d’une pièce. L’installation de revêtements de sol ou muraux et de mobilier adapté se révèle alors efficace pour l’isolation phonique de votre appartement.
Sol
Tapis, moquette, sol PVC et sous-couche pour parquet flottant peuvent jouer un rôle non-négligeable dans l’absorption des bruits, évitant ainsi une trop grande propagation dans les logements. Un grand tapis peut ainsi diminuer la transmission sonore d’environ 10 décibels et une moquette épaisse de 20 dB.
Murs
De même, l’installation de rideaux aux fenêtres ou de tissus muraux peut atténuer activement les bruits. Il existe même des toiles spécifiques anti-bruit aux effets impressionnants. Par ailleurs, la mise en place de mobilier peut également jouer un rôle en réduisant le phénomène d’écho décuplé par la présence d’espaces vides.
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