Vous souhaitez aménager une douche pour personne à mobilité réduite dans votre logement ? Il convient tout d’abord de savoir que les lois sur le handicap mises en œuvre depuis 2005 ont établi de nombreuses règles d’accessibilité à respecter. Leur raison d’être : sécuriser et simplifier la vie quotidienne des PMR, notamment en ce qui concerne l’aménagement d’un espace douche. Comment aménager une douche PMR dans les règles ? Quelles sont les dimensions à respecter pour assurer une bonne accessibilité à une douche PMR, y compris pour une personne en fauteuil roulant ? Le point sur les dimensions requises et idéales d’une douche pour personne handicapée, ainsi que les équipements nécessaires à prévoir.
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Douche PMR : qui est concerné et en quoi cela consiste ?
La douche PMR caractérise une douche spécialement conçue pour “une personne à mobilité réduite”. Ce terme réunit divers profils rencontrant des difficultés pour les déplacements tels que les personnes âgées ou les personnes en fauteuil roulant. De même, ce type de douche se révèle également parfait pour des personnes avec des problèmes d’équilibre ou de poids et qui ont besoin d’une chaise de douche.
Contrairement à une baignoire, une douche à l’italienne est plus facile d’accès, mais une douche PMR doit être conçue pour répondre aux besoins spécifiques de mobilité, avec des caractéristiques telles qu’un espace plus spacieux, des barres d’appui, une absence de marches, un siège de douche…
Pour être concis, une douche PMR (ou douche handicapé ou douche senior) permet d’offrir une plus grande autonomie et sécurité à ses usagers. Elle favorise ainsi leur maintien à domicile.
Quelles dimensions pour une douche PMR ?
Les normes de conception d’une douche adaptée aux personnes à mobilité réduite insistent particulièrement sur les dimensions afin de garantir l’accessibilité et la sécurité.
Ainsi, la cabine de douche PMR doit respecter des dimensions d’au moins 1,20 m x 0,90 m et une hauteur d’au moins 1,80 m.
Par ailleurs, depuis le 1ᵉʳ janvier 2021, une douche PMR doit obligatoirement être de plain-pied ou munie d’un receveur extra-plat, mais dans tous les cas sans seuil à franchir.
Remarque : si pour des raisons techniques, un ressaut se révèle indispensable, il ne doit pas dépasser 2 à 4 cm. Une rampe d’accès de 33 % doit alors être aménagée. Elle sécurise l’entrée et la sortie de l’espace douche de toutes les personnes concernées.
Les autres normes à respecter pour une douche PMR
D’autres normes régissent l’appellation douche PMR, notamment celle de disposer de dimensions suffisamment larges pour permettre la circulation d’un fauteuil roulant.
Ainsi, vous devez prévoir une zone de manœuvre d’au moins 0,80 m x 1,30 m dans la salle de bain, ainsi qu’un espace libre d’au moins 1,50 m de diamètre pour faciliter les déplacements. De cette façon, les personnes en fauteuil roulant pourront avancer et reculer sans problème, et aussi opérer des demi-tours.
En outre, la porte de la salle d’eau doit avoir une largeur d’au moins 0,77 m, idéalement 0,90 m, pour assurer un maximum de confort dans les déplacements.
Enfin, des équipements spécifiques comme un mitigeur thermostatique, un pommeau de douche, une barre d’appui et un siège de bain rabattable doivent être installés à des hauteurs permettant un accès facile.
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Robinet de douche PMR
Mitigeur équipé d’un levier de commande unique et conçu de manière ergonomique pour une prise en main aisée, ce robinet est également muni d’une butée de température pour éviter les brûlures. Son installation doit se situer entre 0,90 et 1,30 mètre du sol.
Barre de maintien ou d’appui
Il est recommandé d’installer les barres de soutien coudées à une hauteur allant de 0,70 m à 0,80 m dans une douche adaptée, afin d’aider les personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite à s’asseoir ou à se lever. Elles faciliteront les gestes du quotidien pour ces personnes dans la salle de bain.
Siège de douche PMR
Le marché propose une large variété de sièges de douche tels que les tabourets de douche ou les chaises de douche, qui peuvent s’installer au mur ou au sol. Ces sièges de douche peuvent souvent se régler en hauteur ou intégrer une poignée. Ils peuvent aussi être conçus à partir d’un matériau antidérapant.
Pour économiser de l’espace, vous pouvez aussi opter pour le siège de douche rabattable ou escamotable que vous pourrez rabattre lorsque vous ne l’utiliserez pas. Rien de plus simple que son mécanisme : les pieds se déplient automatiquement lorsque le siège s’ouvre. Pour plus de discrétion, le siège mural, fixé au mur, ne prend pas de place une fois replié.
Quel que soit votre choix de siège, il doit permettre de s’asseoir et de se laver simultanément, et doit être fixé entre 0,45 et 0,50 m du sol.
Revêtement de sol douche PMR
De plus, il faudra installer un revêtement de sol antidérapant dans la douche, certifié de niveau 1 à 3 pour garantir une meilleure sécurité. Un niveau antidérapant élevé assure un sol moins glissant. Un revêtement de douche de classe 3 est indispensable pour les douches PMR.
Les autres équipements de douche pour personnes à mobilité réduite
- Les poignées des portes de douche ou de salle de bain doivent être placées entre 0,90 et 1,30 m de hauteur et à une distance de 0,40 m de l’angle du mur.
- Il en va de même pour tous les autres dispositifs de commande tels que les thermostats ou les interrupteurs. Ceux-ci doivent également se situer entre 0,90 et 1,30 m de hauteur pour être facilement accessibles par les personnes rencontrant des difficultés à saisir des objets par l’intermédiaire de leurs mains.
- Autre élément requérant un aménagement spécifique : la paroi de douche dont le matériau doit être renforcé pour la sécuriser.
Bon à savoir : pour compenser le niveau trop bas du receveur de douche et favoriser l’écoulement et l’évacuation des eaux usées, il peut s’avérer nécessaire d’installer une pompe d’évacuation.
Quelle construction doit adopter la réglementation dimensions de douche PMR et autres normes ?
Depuis la mise en place de la loi de 2005 concernant l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, tous les exploitants d’établissements recevant du public (ERP) doivent adapter leurs locaux aux normes PMR en vigueur. Cela concerne surtout l’accès aux sanitaires et douches pour les personnes en situation de handicap.
Par ailleurs, à compter du 1er janvier 2021, les douches à l’italienne de plain-pied, c’est-à-dire sans ressaut, sont devenues obligatoires pour les logements neufs tels que les appartements en rez-de-chaussée, les maisons individuelles en lotissement et les maisons destinées à la location. De surcroît, cette obligation concerne, depuis juillet 2021, les appartements desservis par un ascenseur.
Notez toutefois que cette obligation d’aménagement pour les personnes à mobilité réduite ne concerne pas les constructions de maisons individuelles pour un usage personnel des propriétaires.
Comment installer une douche pour personnes handicapées aux normes ?
Vous souhaitez faire installer une douche PMR dans le respect des normes pour assurer la parfaite sécurité de ses utilisateurs ? N’hésitez pas à faire appel à un spécialiste de l’accessibilité PMR. Celui-ci pourra vous conseiller sur les meilleures solutions en fonction de l’espace de salle de bain disponible. Il adaptera aussi la conception aux besoins spécifiques de la personne concernée.
Un tel professionnel vous assure la conformité de l’ensemble de l’équipement, qu’il s’agisse du receveur de douche, des parois ou des accessoires.
Quelles sont les dérogations possibles à la mise aux normes d’une douche PMR ?
En cas de non-respect des normes PMR dans les établissements recevant du public, la loi de 2005 prévoit plusieurs sanctions, notamment : une amende pouvant aller jusqu’à 45.000 euros pour l’exploitant de l’ERP, une interdiction d’exercer, voire en cas de récidive, une peine d’emprisonnement et la fermeture de l’établissement.
Si les travaux de construction ne respectent pas les normes, les personnes en charges de leur réalisation peuvent également être tenues pour responsables.
Néanmoins, trois dérogations aux normes PMR sont prévues pour ne pas mettre en conformité les sanitaires d’un ERP dont les bâtiments sont déjà existants :
- l’impossibilité technique de procéder aux aménagements
- le classement de l’établissement au patrimoine ou sa situation en zone classée
- l’impact négatif sur les activités principales de l’établissement.
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