Vous souhaitez remédier aux problèmes d’isolation de votre logement ? Il s’agit, en effet, d’une démarche essentielle pour gagner en confort thermique et faire baisser vos factures d’énergie. Cependant, les sources de déperdition thermique d’une construction se révèlent nombreuses. Si la principale source de déperditions de chaleur est le toit, les ponts thermiques engendrent aussi 5 à 10 % des pertes de chaleur au sein d’un habitat. Or, ces zones s’avèrent plus délicates à traiter, car plus difficile à repérer. Comment détecter cette faille d’isolation et quelles solutions mettre en place pour éliminer un pont thermique ? Le point dans cet article.
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Un pont thermique, c’est quoi ? Définition d’un pont thermique
Aussi appelé nœud constructif, un pont thermique est un phénomène qui se produit à la suite d’une interruption au niveau de l’isolation thermique ou des interstices entre les dalles du sol.
Il concerne la structure externe de la construction, plus précisément la façade, le toit et le sol.
La conséquence immédiate de l’existence d’un pont thermique est la déperdition de chaleur. Mais ce phénomène a aussi des répercussions l’humidité et la salubrité des logements. En effet, il accélère le refroidissement de l’air chaud à l’intérieur par échange thermique avec les parois froides. Par ailleurs, un pont thermique est souvent source de condensation. Avec à la clé, le développement de bactéries prenant la forme de moisissures, de salpêtre, et engendrant de mauvaises odeurs.
Détecter et éliminer un pont thermique revêtent, de ce fait, une importance capitale.
Connaître les causes pour mieux détecter et éliminer un pont thermique
Il existe plusieurs causes à l’origine de ce défaut d’isolation. Avant de faire un diagnostic thermique, il est essentiel de connaître au préalable les trois types de ponts thermiques existants.
- Les linéaires apparaissent au niveau des jonctions de deux éléments d’une construction, comme un plafond et un mur.
- Les ponts thermiques ponctuels se forment, en revanche, à la liaison de trois éléments structurels.
- Il peut s’agir du plancher et de deux murs. Le dernier type est constitué des ponts thermiques, dits structurels, issus d’une malfaçon de travaux d’isolation.
Généralement, les ponts thermiques s’avèrent donc localisés aux liaisons des éléments structurels, mais ils peuvent aussi se situer au niveau des ouvertures.
Où qu’ils se localisent, il faut ensuite comprendre pourquoi un pont thermique parvient à s’installer.
- En premier lieu, ils sont provoqués par une absence d’isolation thermique.
- Toutefois, la principale cause reste les interruptions dans l’isolation thermique. Celles-ci résultent d’une pose inadéquate ou de l’utilisation d’un mauvais isolant.
- La dernière cause concerne la conception des anciennes menuiseries extérieures dépourvues de rupture de pont thermique.
Or, ce problème d’isolation favorise l’entrée de l’air chaud, l’été, et de l’air froid, l’hiver. Sans oublier, les pertes de chaleur.
Définition de rupture de pont thermique
La rupture de pont thermique a pour objectif de créer une séparation entre la structure intérieure et extérieure d’une fenêtre ou d’une paroi. Cela permet de réduire les échanges thermiques, et par la même occasion, les écarts de température. Ce procédé fonctionne sur le principe bien connu du multicouche.
Très répandue dans le domaine de la menuiserie, il est possible de mettre en place cette technique au niveau des liaisons entre une façade et la toiture, une dalle et une façade, etc. Ce qui permet alors d’améliorer notablement l’isolation thermique des murs porteurs intérieurs, des planchers, des toitures plates, des combles.
En construction neuve, la mise en œuvre de rupteurs thermiques est une solution efficace pour prévenir les ponts thermiques. Ce procédé consiste à introduire des éléments isolants propres à chaque type de liaison pour limiter les pertes de chaleur (bandes de polyamide, polyuréthane, béton cellulaire…).
Détecter un pont thermique : comment faire ?
Pour détecter les ponts thermiques, il convient de connaître tout d’abord où ils se trouvent le plus souvent. Par ailleurs, il faut maîtriser les méthodes de détection.
Savoir où se trouvent les ponts thermiques
Il n’existe pas de lieux spécifiques à l’apparition des ponts thermiques dans un logement. L’isolation de chaque pièce et l’architecture de la construction n’y sont pas étrangères.
Dans la majorité des cas, ils interviennent cependant au niveau des angles de l’habitation. Ils se forment souvent aux jonctions de deux murs et du plancher. Selon le cas, il peut s’agir de la jonction d’un mur intérieur et d’un mur extérieur ou de deux murs intérieurs avec une dalle de béton. Ils peuvent aussi apparaître au niveau des jonctions de deux parois, de la façade et de la toiture, notamment.
Par ailleurs, ils sont susceptibles de se former sur les encadrements des menuiseries extérieures comme les portes et les fenêtres, ainsi qu’au niveau des percements dans les murs (prises électriques, accroches…). En d’autres termes, les ponts thermiques peuvent survenir de manière naturelle à tout endroit où il est constaté un défaut d’isolation.
Méthodes pour mieux détecter et éliminer un pont thermique
Plusieurs options permettent de détecter et ainsi d’éliminer un pont thermique dans une habitation.
La première est la méthode visuelle, pratiquée à l’œil nu et accessible aux particuliers. Elle consiste à déceler les moisissures et champignons à des endroits précis de la maison. Simple à réaliser, elle n’est que très peu fiable. En effet, d’autres facteurs peuvent être à l’origine des moisissures et champignons, tel un défaut d’étanchéité ou un taux d’humidité excessif.
La deuxième méthode est le test manuel. Sa pratique est relativement facile. Il suffit de placer la main au niveau du lieu suspecté. En cas de sensation de courant d’air ou de variation de température, il est presque sûr qu’il s’agit d’un pont thermique.
Néanmoins, la méthode professionnelle, la thermographie, demeure la seule recommandée pour un résultat précis et garanti. Elle requiert l’intervention d’un expert en performance énergétique qui va procéder à un diagnostic thermique. Elle consiste à localiser les fuites d’air et à déterminer le coût des déperditions thermiques.
Pour ce faire, le professionnel utilise un thermo-détecteur. Cet appareil de mesure lui permet d’identifier à distance toutes les pertes de chaleur dans une maison. Il se révèle assez précis pour localiser les déperditions au niveau des murs, des menuiseries, des planchers notamment. Le diagnostic réalisé, il obtient une photographie infrarouge du logement pour faciliter la mise en place de solutions. Comptez de 300 à 500 euros en moyenne pour un diagnostic thermique effectué par un professionnel.
Solution pour isoler les ponts thermiques : solutions et coût
Si détecter ces sources de nuisance s’avère une étape nécessaire, éliminer un pont thermique est primordial. Il faut alors intervenir au niveau de l’isolation thermique des parois vitrées ou opaques, par l’intérieur et/ou par l’extérieur. Plus ou moins onéreuse, la rénovation énergétique d’un logement ouvre cependant droit à de nombreuses aides financières qui compensent en partie le prix d’une isolation thermique efficace.
Isolation thermique des menuiseries
Les ponts thermiques au niveau des menuiseries sont en général simples à traiter. Les solutions sont faciles et rapides à réaliser, même pour un particulier. Les alternatives sont les suivantes :
- Application d’une mousse expansive au niveau d’une fissure entre l’huisserie et le mur.
- Calfeutrage à l’aide d’une bande adhésive isolante si le pont thermique se situe au niveau du contour de l’encadrement.
- Pose d’un bas de porte ou d’une bande d’étanchéité si l’échange thermique a lieu entre la partie basse de la menuiserie et le plancher.
Pour ce type d’isolation de fenêtre, hors changement de menuiserie, prévoyez un budget de 10 à 50 euros par fenêtre. Si vous optez pour un changement de vitrage ou survitrage, comptez 40 à 120 euros par m2. Enfin, pour un changement total de fenêtre, le prix oscille entre 350 et 850 euros selon les matériaux, les dimensions et le type de vitrage.
Isolation thermique par l’intérieur
Pour éliminer un pont thermique de paroi opaque, l’isolation thermique par l’intérieur figure parmi les solutions possibles.
Cette méthode implique l’utilisation d’isolants performants sous forme de rouleaux ou de panneaux rigides. Les matières à faible conductivité thermique sont à privilégier. Pour l’isolation des murs, deux techniques sont couramment utilisées : le doublage sur ossature métallique et le doublage collé. La première est plus efficace pour traiter les ponts thermiques. On utilise alors le plus fréquemment des rouleaux ou panneaux semi-rigides à base :
- d’isolants minéraux : laine de verre, laine de roche
- d’isolants bio-sourcés : laine de bois, liège expansé
- ou d’isolants synthétiques : polyuréthane expansé ou polystyrène.
Il ne faut pas non plus oublier l’isolation des sols. Le renforcement de l’isolation des planchers bas élimine les déperditions de chaleur par le sol. Il peut se faire au niveau des jonctions avec les murs intérieurs en réalisant une chape flottante, suivie de la pose d’un isolant avant le revêtement de sol. En fonction de la configuration du logement, l’isolation des sols peut aussi être effectuée en sous-face.
Pour une isolation par l’intérieur, comptez de 25 à 45 euros du m2 pour l’isolation des combles et des murs avec pose. L’isolation des sols s’élève en moyenne de 25 à 55 euros le m2.
À noter : selon la technique choisie pour remédier au pont thermique détecté, la facture se révélera plus ou moins élevée. Pour diminuer ce coût, il convient donc de faire réaliser au préalable un diagnostic thermique précis pour la mise en place d’une solution ciblée. De plus, n’hésitez pas à solliciter plusieurs devis pour éliminer votre pont thermique auprès des professionnels de votre région pour obtenir le meilleur rapport qualité-prix.
Isolation thermique par l’extérieur
Pour éliminer totalement les ponts thermiques, la meilleure solution reste cependant l’isolation thermique par l’extérieur. Cette technique consiste à envelopper le bâtiment d’une couche protectrice. Outre l’opportunité de rénover la façade, elle permet de ne pas toucher à la surface habitable. Ce qui constitue un véritable plus pour une habitation de petite taille. En revanche, elle est beaucoup plus onéreuse. Son coût dépend de la pose, de l’isolant, de la surface, de la difficulté d’accès à la façade et de la zone géographique.
Par ailleurs, l’isolation thermique par l’extérieur permet de traiter entièrement les pertes de chaleur qui proviennent de la toiture. La technique la plus efficace contre les ponts thermiques au niveau du toit est le sarking. Comme toute solution d’ITE, il implique toutefois un chantier d’envergure et assez coûteux. Pour rappel, le toit représente la principale source de déperdition thermique d’un logement avec 30 % des pertes de chaleur. Ce traitement constitue donc un investissement, mais qui se révélera rentable par la diminution de la consommation énergétique du foyer.
Pour une isolation thermique par l’extérieur, comptez un budget de 90 à 270 euros le m2 en moyenne par m² selon le procédé utilisé (du moins cher au plus cher : pose d’un isolant extérieur, bardage, panneaux sous enduit, sarking).
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